CHÂTEAU D'ILBARRITZ - Art Residency
Château d'Ilbarritz, Bidart, France - Art residency June 2 to 20, 2015 (Castle in flowers)
Intervention and installation - Nearly 100m2 btw walls, ground, and ceiling.
Bas relief, natural pigments, acrylic, pastel, wire, dust, inket on paper.
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https://www.franck-cazenave.com/selected-shows/257-territorial-pissings-chateau-d-ilbarritz.html#sigProId13d4b2655d
À paraître en Mai 2025 : 19 JOURS POUR UNE NUIT. POUR TOUTE LA VIE
Franck Cazenave et Sophie Geoffrion
Avec les photographies de Marie Guyot.
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16,5 x 23 cm - 128 pages
Éditions Arteaz
SEUL AVEC ALBERT
Note de Franck Cazenave
Au Printemps 2015, je suis invité à travailler au Château d’Ilbarritz, en préambule de l’événement Castle in Flowers, fête célébrant un nouvel avenir pour le Château (récemment acquis par Bruno Ledoux), formidable édifice construit (1897-1898) par l’architecte Gustave Huguenin pour le Baron de l’Espée. Fasciné depuis mon plus jeune âge par la présence énigmatique du Château comme par la vie romanesque d’Albert de l’Espée (1852-1918) cette invitation est une chance, une évidence. S’impose à moi une véritable démarche immersive dans l’histoire personnelle du Baron : un territoire d’affects et de souvenirs entre mesure et démesure.
Lors cette “résidence-performance“ au Château, du 2 au 20 Juin 2015, je vais créer, faire en ces murs, faire avec ces murs. Chaque jour j’arpente le grand escalier me menant au silence du dernier étage : quelques pas dans la “pièce d’orgue“, un regard vers le large depuis le belvédère dominant l’Océan, et j’embarque pour un voyage en solitaire, ponctué d’échanges silencieux avec Albert et ses souvenirs incrustés dans la pierre. Lieu de résidence personnelle du Baron et lieu de résidence artistique se juxtaposent. L’espace est atelier, l’espace devient œuvre : l’un et l’autre interagissent dans une dialectique ponctuelle, une continuité extra-narrative ordonnée à partir de choses qui ont existé pour elles-mêmes, succession de fragments poétiques inspirés des remous de la vie d’Albert de l’Espée et de la poésie ineffable du Château. L’approche plastique s’adapte à la physionomie “en l’état“ des pierres centenaires, convoquant dessin, bas-relief, peinture, et installation. Y naît une matière de la matière. Leur plâtre fouillé à vif, les murs deviennent témoins d’une part, et supports d’interrogations d’autre part. L’espace architectural est “dilaté“, “augmenté“ par la mémoire, l’expérience et le questionnement. Durant près de cent cinquante heures de travail je réalise une oeuvre in situ et in memoriam de près de 100m2 de surface : Territorial Pissings. Une création induisant une situation de dialogue pour le visiteur avec son propre rapport au territoire, au temps, au(x) passage(s), et à la musique, entre sentiments exacerbés et imagination “expansée“.
De ces instants “dépoussierés“ je livre un journal quotidien (captation audio) à la philosophe praticienne Sophie Geoffrion. Habitué au silence de l’atelier, j’y dévoile pour la première fois les émois liés à un travail en cours. Ces descriptions minutieuses ou spontanées mettent en lumière inspirations, réflexions, difficultés ou joies liées à mon expérience au Château. Chaque soir, la philosophe entre dans mon intimité, au cœur de mon processus. Pour accompagner ces enregistrements, je demande à Marie Guyot, photographe, de venir témoigner en images de l’évolution de mon travail à plusieurs reprises. Je prends également de nombreuses photographies moi-même.
Remerciements : Bruno Ledoux, Sabrina Bellino, Priscilla De Laforcade, Nathalie Chaffron, Guillaume Le Cam, Gheorge Meaun, Sergeu Meaun, Gheorge Stinca, Dan Apachita, Marie Guyot, Marion Koegler.
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